Qu’est ce que l’hypnose ?

L’hypnose est de plus en plus répandue dans les établissements de santé et les cabinets médicaux, offrant aux patients un moyen de soulager leur anxiété et leur douleur, améliorant ainsi leur confort lors des soins. Cette pratique est utilisée dans de nombreux domaines de la santé, tant sur le plan médical que psychologique et paramédical.

Comment peut-on définir l’hypnose ?

Il existe de nombreuses manières de pratiquer l’hypnose



L’hypnose est un état de conscience altéré dans lequel la personne hypnotisée se trouve. Dans le domaine médical et paramédical, il s’agit d’une approche relationnelle qui tire parti de cet état de conscience particulier pour mobiliser les ressources internes du patient. Son objectif est d’aider le patient à mieux gérer diverses situations, telles que l’anxiété préopératoire ou la réduction de l’impact émotionnel de la douleur.

Pendant la transe hypnotique, le patient présente une indifférence à l’égard du monde extérieur, une activation d’automatismes et de mécanismes inconscients, ainsi qu’une hyper-suggestibilité. Il ne dort pas, mais son esprit est concentré et actif. Par conséquent, il reste réactif et joue un rôle actif dans sa propre santé.

Selon le docteur Arnaud Gouchet, médecin formateur en hypnose médicale, l’hypnose repose sur une relation de confiance entre le praticien et le patient. Le soignant joue un rôle de facilitateur au sein de cette relation, comme le souligne le docteur Philippe Aïm, psychiatre, psychothérapeute et enseignant en hypnose.

Dans quels domaines de la santé peut-on utiliser l’hypnose ?

Il est possible d’avoir recours à l’hypnose pour de nombreuses raisons



L’hypnose est principalement utilisée dans le domaine de la gestion de la douleur. Les professionnels de santé font appel à cette technique pour aider les patients à mieux gérer la douleur aiguë résultant, par exemple, d’une fracture ou d’une réduction de luxation de l’épaule.

Le docteur Arnaud Gouchet explique que l’hypnose est utilisée pour la douleur dite procédurale, c’est-à-dire liée à des actes médicaux tels que la pose d’un drain thoracique ou une opération du genou. De plus, elle peut également être utilisée pour soulager la douleur chronique associée à des troubles fonctionnels intestinaux ou à la fibromyalgie.

Le docteur Philippe Aïm ajoute que dans le domaine de la psychothérapie, l’hypnose peut réduire l’anxiété, traiter la dépression, ainsi que les traumatismes psychologiques. Elle est également utilisée pour traiter les addictions (comme le tabac ou les jeux), les troubles du sommeil, les troubles alimentaires, les phobies, ainsi que les affections physiques et psychosomatiques telles que les acouphènes ou l’urticaire. Il est important de souligner que l’hypnose ne guérit pas les maladies graves comme le cancer, mais elle peut aider les patients à mieux vivre leur parcours de soins.

Quels professionnels peuvent exercer l’hypnose dans le domaine médical et paramédical ?

Il est nécessaire de se former à l’hypnose avant de prétendre pouvoir la pratiquer.



Tout professionnel de santé ayant reçu une formation sérieuse en hypnose peut l’utiliser dans sa pratique, que ce soit un infirmier, un kinésithérapeute, un dentiste, un oncologue, une sage-femme, et ainsi de suite. Ces praticiens peuvent appliquer l’hypnose aussi bien dans les établissements hospitaliers que dans les cliniques et les cabinets privés. Il est cependant important que l’utilisation de l’hypnose reste dans les limites de la discipline, des compétences et du champ d’exercice spécifique du soignant, comme le souligne le docteur Arnaud Gouchet.

L’hypnose vient enrichir l’arsenal d’outils à la disposition du praticien dans son domaine d’expertise, au service du bien-être du patient.

Comment peut-on identifier un praticien compétent dans le domaine de l’hypnose ?

Bien que l’hypnose soit enseignée dans certaines universités de médecine et qu’il existe des formations dispensées par des instituts spécialisés regroupés au sein de la Confédération francophone d’hypnose et thérapies brèves, il est important de noter que la profession d’hypnothérapeute n’est pas réglementée.

Cela signifie qu’il n’y a pas de contrôle officiel, tel que celui auquel sont soumis les médecins et les infirmiers régis par leurs ordres respectifs. Comme le mentionne le psychiatre Philippe Aïm, n’importe qui peut se proclamer hypnothérapeute.

Il est donc recommandé de consulter un professionnel de santé qui pratique l’hypnose en complément et en accord avec sa discipline, ou de demander conseil à son médecin généraliste. Des annuaires de professionnels de santé pratiquant l’hypnose sont disponibles sur les sites de l’Association française de l’étude pour l’hypnose médicale ou d’autres instituts de la Confédération francophone d’hypnose. Cela peut constituer une approche plus sûre pour trouver un praticien compétent.

Quels sont les éléments caractéristiques du déroulement d’une séance d’hypnose ?

Chaque hypnotiseur peut avoir son mode de fonctionnement et ses rituels.



La participation du patient est volontaire dans la pratique de l’hypnose. Le soignant propose l’acte plutôt que de l’imposer, et il est souvent demandé par le patient lui-même. Il est important de prendre en compte les caractéristiques de la santé physique et mentale du patient. Dans les situations d’urgence ou lors d’interventions anesthésiques, l’utilisation de l’hypnose se limite à la durée de l’intervention, avec la participation de l’urgentiste ou de l’anesthésiste. En revanche, pour les psychothérapeutes et autres thérapeutes, l’hypnose s’inscrit dans une durée plus longue. Les séances peuvent varier de trente minutes à une heure, selon le Dr. Philippe Aïm.

En psychothérapie, l’induction de l’hypnose se fait progressivement. Le patient est invité par le thérapeute à fermer les yeux ou à fixer un point spécifique, tandis qu’il guide le processus d’activation de certains mécanismes inconscients.

Dans le cas d’une hypnosédation lors d’une intervention chirurgicale, l’anesthésiste rencontre préalablement le patient pour recueillir les informations nécessaires au bon déroulement de l’opération, comme cela se fait habituellement. L’accompagnement hypnotique de dissociation entre l’esprit et le corps est réalisé par un professionnel qualifié dès que le patient est installé en salle d’opération. Une fois l’acte chirurgical terminé, le patient est ramené à un état de conscience normal.

Est-ce que l’hypnose peut être pratiquée sur tout le monde ? Qu’en est-il des enfants ?

Chaque individu a la capacité d’entrer en état d’hypnose, à condition qu’il le souhaite et qu’il sollicite cette forme d’aide. Cependant, le degré de réceptivité à l’hypnose peut varier d’une personne à l’autre, et le temps nécessaire pour atteindre cet état peut différer également.

Le docteur Philippe Aïm observe, dans son ouvrage sur l’hypnose, que les enfants sont généralement de bons sujets hypnotiques. Leur accès au monde de l’imaginaire est plus direct, ce qui facilite leur réceptivité à l’hypnose.

Est-ce que l’hypnose est considérée comme efficace ?

Selon l’Inserm, l’efficacité de l’hypnose thérapeutique est particulièrement notable dans le domaine de l’anesthésie, la prise en charge du syndrome du côlon irritable, l’anxiété et d’autres indications thérapeutiques. Cependant, l’Institut souligne que les données disponibles ne permettent pas d’affirmer que l’hypnose est également efficace dans des domaines tels que le sevrage tabagique, la schizophrénie ou la prévention de la dépression post-partum.

La science reconnaît-elle cette pratique ?

Sur le plan de la reconnaissance scientifique, l’hypnose a longtemps été perçue de manière erronée et associée à tort à l’hypnose de spectacle ou de rue. Pourtant, elle est utilisée dans les soins depuis au moins 200 ans. Le psychiatre américain Milton Erickson est considéré comme le père fondateur de l’hypnose clinique et thérapeutique pratiquée de nos jours, ayant modernisé la technique.

Il convient de noter que les études scientifiques visant à évaluer l’efficacité de l’hypnose dans le domaine des soins ont tardé en France. La première évaluation de la littérature sur le sujet a été réalisée en 2015 par l’Inserm, à la demande du ministère de la Santé.

Conclusion

Pour clore, retenons que l’hypnose est une pratique qui ne cesse de gagner en notoriété au fil du temps et qui offre de nombreux avantages lorsqu’elle est utilisée à bon escient.

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