Cause, symptômes et traitement de l’ulcère à l’estomac

Chaque année en France, ce sont 90 000 nouveaux cas d’ulcères qui sont diagnostiqués. L’ulcère peut concerner tous les individus, sans distinction de sexe ou d’âge.

L’ulcère gastrique et l’ulcère duodénal

Il existe deux types d’ulcères : 

  • L’ulcère duodénal situé dans le duodénum. Il concerne 90% des cas d’ulcères.
  • L’ulcère gastrique qui touche l’estomac.

L’ulcère est une plaie profonde située sur la paroi interne de l’estomac ou au niveau du duodénum (jonction entre l’estomac et l’intestin grêle). 

À l’origine de cette plaie se trouve un déséquilibre entre l’acidité des sucs gastriques et les mécanismes de défense de l’estomac qui le protègent de cette acidité. 

L’estomac se défend moins contre ces agressions, l’agressivité du liquide gastrique sur les muqueuses crée alors une inflammation puis un ulcère.

L’ulcère gastrique et gastro-duodénal peuvent survenir à tout âge, mais leur pic de fréquence se situe entre 55 et 65 ans.

 

Vidéo explicative You tube pour Doctissimo

 

Réalisée par un gastro-entérologue, la fibroscopie oeso-gastro-duodénale (FOGD) permet de poser le diagnostic. Cet examen endoscopique est généralement réalisé sous anesthésie. Le praticien introduit une sonde souple munie d’une caméra dans la bouche du patient afin de localiser les éventuelles lésions.

En cas de difficultés à réaliser une fibroscopie, il est possible de réaliser une radiographie de l’abdomen (TOGD). Après l’ingestion d’un produit opaque, ce type d’examen donne la possibilité d’observer le transit depuis l’œsophage jusqu’au duodénum. 

Autre examen réalisable : l’ASP, une simple radiographie de l’abdomen qui permettra de visualiser les perforations. 

Et enfin, l’écho-endoscopie gastrique qui, par le biais d’une sonde échographique, permettra d’analyser la paroi digestive et les organes avoisinants (vésicule biliaire, ganglions, vaisseaux…).

 

Les causes de l’ulcère gastrique 

Longtemps, l’ulcère a été attribué à des facteurs psychosomatiques. Contrairement à une croyance populaire, le stress n’occasionne pas d’ulcère mais seulement des douleurs dans la cavité abdominale. Il existe deux principales causes d’ulcère à l’estomac.

L’origine infectieuse de l’ulcère à l’estomac

Il faut attendre la découverte de deux médecins australiens en 1983 qui met en avant l’existence d’une bactérie à l’origine de la grande majorité des ulcères : la bactérie Helicobacter pylori. C’est une avancée majeure dans le traitement des ulcères. Cette bactérie est capable de survivre dans la poche stomacale malgré l’univers très acide de celui-ci.

« La voie de contamination la plus probable est la voie oro-orale » d’après le Dr Josette Raymond, exerçant à l’hôpital Cochin de Paris. Cette bactérie en forme d’hélice serait à l’origine d’une lésion de la paroi de l’estomac. Dans 1 cas sur 10, cette infection amène vers un ulcère et dans 1% des cas vers le cancer gastrique. 

L’origine médicamenteuse de l’ulcère gastrique 

Outre cette origine infectieuse, la prise de médicaments anti-inflammatoire non stéroïdiens AINS (codéine, aspirine, ibuprofène…) se révèle être la deuxième cause principale d’apparition d’ulcère gastro-duodénal.

Leurs remarquables propriétés anti-inflammatoires, antalgiques et antipyrétiques en font les médicaments les plus prescrits dans le monde.

Pourtant, utilisés sur le long terme, les effets indésirables sur la paroi digestive sont préoccupants : en effet, la prévalence des ulcères gastro-duodénaux est de l’ordre de 15% à 30%.

 

Une femme en situation d'inconfort se tenant le ventre et son visage crispé par la douleur
Femme souffrant d’un ulcère à l’estomac

Symptomatologie de l’ulcère à l’estomac

Le caractère asymptomatique de l’ulcère dans une grande majorité des cas induit souvent les patients à repousser la consultation. 

Cependant une douleur diffuse et intense au niveau de l’épigastre, similaire à une crampe survenant une à trois heures après les repas, se révèle être le symptôme qui amène le patient à consulter. 

Les autres symptômes observés : 

  • Le fait de manger ou de boire aggravera les douleurs en cas d’ulcère à l’estomac.
  • En cas d’ulcère duodénal, le moment des repas procure un apaisement. Les douleurs récidivent généralement 1h à 3h après le repas.
  • Un sentiment de satiété rapide.
  • Des éructations et des ballonnements.

Il existe différents signes d’aggravation : 

  • La perte de poids
  • Les nausées et vomissements
  • La fatigue
  • Du sang dans les selles

Quand consulter ?

Les complications sont rares.

Les vomissements de sang ou petits saignements, des selles noires et nauséabondes sont des signaux d’urgence : il s’agit d’une hémorragie digestive.

Dans le cas d’une perforation de l’ulcère, une douleur brutale et intense accompagnée de nausées et d’un ventre dur conduit vers une hospitalisation en urgence. 

 

Les différents traitements de l’ulcère à l’estomac

Les mesures de prévention

Les mesures préventives visent à diminuer les symptômes et ainsi leur aggravation : 

  • Il est indispensable d’utiliser convenablement les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS. Ils sont responsables de brûlures à l’estomac. Demandez conseil à votre médecin pour éviter leur utilisation. Dans l’absolue nécessité, respectez la posologie et la durée du traitement. Les anti-inflammatoires peuvent être utilisés conjointement avec un cytoprotecteur, un médicament antiacide qui stoppe les brûlures d’estomac.
  • L’estomac vide en cas d’ulcères gastriques peut occasionner des douleurs, l’idéal est de fractionner vos repas à intervalles réguliers.
  • Une mastication lente est préconisée.
  • Le tabagisme empêche la cicatrisation : réduisez ou arrêtez votre consommation de tabac.
  • Réduire son stress s’il y a lieu. Le stress n’est pas à l’origine de l’ulcère, il s’agirait essentiellement d’un facteur aggravant.
  • Le miel a d’excellentes propriétés cicatrisantes. Sa consommation est vivement suggérée.
  • À l’inverse, évitez la consommation d’aliments et de boissons dits « agressifs » : le café, le thé, les produits laitiers ainsi que les boissons à base de cola. Les graines de moutarde, le poivre noir ou la muscade sont des aliments à proscrire de votre régime alimentaire.

Les traitements thérapeutiques 

Le traitement vise à : 

  • Soulager les douleurs en diminuant l’acidité de l’estomac.
  • Entamer un traitement antibiotique en cas d’infection par la bactérie Helicobacter pylori.

Avant d’entamer tout traitement, le médecin doit identifier de quel type d’ulcère il s’agit : ulcère gastrique ou ulcère duodénal.

Dans le cas d’un ulcère situé au niveau de l’estomac un prélèvement est effectué afin d’éloigner toute suspicion de cancer de l’estomac.

L’ulcère duodénal est quant à lui dans la plupart des cas bénin. L’examen consiste à ingérer du baryum, un liquide crayeux afin de visualiser grâce à une radiographie la plaie gastrique.

 

Les antihistaminiques H2 sont plébiscités pour réduire l’acidité fabriquée par l’estomac. 

La cimétidine, la famotidine, la nizatidine et la ranitidine font partie de cette catégorie de médicaments. Ils sont en vente libre en pharmacie. 

Autre médicament nécessaire pour réduire l’acidité : les inhibiteurs de la pompe à protons. Leur efficacité est supérieure aux antihistaminiques. Cette catégorie de médicament comprend l’oméprazole, le lansoprazole, le pantoprazole, le rabéprazole et l’ésoméprazole. Ce traitement est prescrit sur ordonnance. 

Le traitement antibiotique est requis si l’ulcère est occasionné par H. Pylori

Cette médication antibiotique dure de 7 à 14 jours. 

La chirurgie est essentielle en cas d’échec des traitements médicamenteux, ou en cas de complications : 

  • hémorragie
  • hématome
  • Nausées dysphagie
  • Abcès sur la paroi de l’estomac

 

 

 

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