Troubles de la praxie : Rééducation et traitements
Les troubles praxiques peuvent concerner tous les publics, c’est-à-dire aussi bien les enfants que les adultes ou les seniors. De même, certains antécédents médicaux sont susceptibles d’impacter les fonctions praxiques : les accidents vasculaires cérébraux, les pathologies neurodégénératives ou encore certains accidents corporels graves.
Les troubles praxiques handicapent de manière importante les actions de la vie quotidienne. Les personnes touchées par les troubles praxiques (à ne pas confondre avec la dyspraxie) éprouvent en effet plus de difficultés à réaliser des tâches simples. Mais au juste, qu’est-ce que la praxie ? Quels sont les troubles de la praxie et comment les identifier ? Est-ce qu’il existe une rééducation ou un traitement spécifique et adapté ?
Qu’est-ce que la praxie ?
Les praxies permettent d’interagir avec le monde extérieur en utilisant ses fonctions de coordination et d’adaptation des mouvements. L’automatisation de ces mouvements implique les aspects mnésiques, spatiaux, moteurs et sensoriels de la motricité. Les capacités motrices acquises sont donc appelées les praxies. Toutes les actions que nous souhaitons réaliser impliquent les praxies. Ainsi, la praxie désigne en quelque sorte la capacité à réaliser un mouvement. La réalisation de celui-ci est possible grâce aux aires cérébrales. Les troubles praxiques créent un désordre dans l’exécution des gestes, qui peut par exemple être dû à une lésion cérébrale.
Lorsque nous nous habillons, marchons ou exécutons une activité motrice, nous usons de ces capacités. La praxie implique un ensemble d’éléments : la connaissance de la fonction des objets que nous voulons utiliser, mais aussi les gestes à réaliser pour effectuer une action ou utiliser ces objets. Parler ou sourire peuvent faire partie des capacités qui peuvent être difficiles à réaliser en cas de troubles praxiques.
Troubles de la praxie : comment les identifier ?
Le diagnostic praxique sera établi par un médecin, à la suite de la réalisation de différents examens avec un psychomotricien, un kinésithérapeute ou encore un ergothérapeute.
L’ergothérapeute peut accompagner les personnes soumises à des troubles praxiques en établissant une évaluation de leur atteinte et en mettant en place de la rééducation. Vous pourrez trouver un ergothérapeute près de chez vous sur le premier annuaire pour les ergothérapeutes Français. Afin de pouvoir diagnostiquer les troubles de la praxie, un bilan sera réalisé pour évaluer la motricité du patient. Un examen vérifiant les gestes et la posture sera mené à bien ainsi qu’un bilan graphique.
Les professionnels de santé examineront les différents types de praxies :
- Les praxies visuo-constructives sont les aptitudes à planifier et à exécuter une série de mouvements nécessaires pour organiser une série d’éléments dans l’espace afin de former un dessin ou une figure finale.
- Les praxies bucco-faciales sont les aptitudes à effectuer volontairement des gestes ou mouvements avec les différentes parties du visage : sourcils, yeux, joues, lèvres et langue.
- Les praxies idéomotrices sont les aptitudes à réaliser un geste ou un mouvement simple de manière intentionnée.
- Les praxies idéatoires sont les aptitudes à manipuler des objets grâce à une multitude de gestes. Elles impliquent la connaissance du geste, de la fonction de l’objet et de l’action, mais également les notions de l’ordre séquentiel des actes qui mènent à cette action.
Troubles de la praxie et rééducation
L’ergothérapeute ou le psychomotricien accompagne les personnes atteintes de troubles praxiques. Ils mettront en place de la rééducation afin d’améliorer la motricité fonctionnelle à travers différents exercices ou activités visant à développer la motricité fine.
La rééducation servira donc à réapprendre les gestes simples du quotidien, notamment en faisant des exercices ou activités manuelles. Des activités quotidiennes comme se brosser les dents, lacer ses chaussures, écrire, dessiner, faire des puzzles, etc. seront aussi proposées. Elles ont notamment pour objectif de faire marcher le système cognitif et de retrouver une coordination des mouvements. Ainsi, les personnes atteintes de troubles praxiques maintiendront leurs capacités à réaliser des mouvements simples et acquerront une plus grande autonomie au quotidien.
Suite à un AVC, la rééducation dans un contexte de troubles praxiques est nécessaire. En effet, une perte de la parole et des mouvements du visage peut constituer l’une des conséquences de l’accident. Lorsque c’est le cas, la récupération de la parole nécessite le soutien de la neuroplasticité. La neuroplasticité renvoie à l’aptitude du cerveau à fortifier les anciennes voies neuronales et à en créer de nouvelles. En développant de nouveau réseaux neuronaux dans le cerveau, il est possible de retrouver l’usage de la parole et de la communication. Ces troubles praxiques feront, dans ce cas précis, l’objet d’un suivi par un orthophoniste qui pourra accompagner et aider ces patients en mettant en œuvre une rééducation adaptée à leurs difficultés. Les troubles praxiques liés aux mouvements du visage seront, quant à eux, traités par un psychomotricien ou par un ergothérapeute, qui travaillera alors sur le système nerveux central.
Fonctions praxiques et traitements
En raison de leur diversité, il n’existe pas de traitement spécifiquement dédié aux troubles praxiques. Le traitement mis en place dépend donc de la nature des troubles de la praxie. La rééducation fonctionnelle intervient pleinement dans le traitement de ces troubles et sont adaptés à chaque patient. Les personnes atteintes de troubles praxiques sont accompagnées d’une équipe médicale et paramédicale pluridisciplinaire, qui sera en mesure d’identifier et de mettre en place le traitement et la rééducation nécessaires.