Pubalgie : causes, symptômes, traitements

La pubalgie est une inflammation localisée qui touche en particulier les sportifs et les femmes enceintes. Cette affection se caractérise par une forte douleur au niveau du bas-ventre, pouvant partir de l’aine jusqu’au pubis. Quels sont les causes et les symptômes d’une pubalgie ? Comment traiter cette atteinte efficacement ? Vous trouverez dans cette articles des éléments de réponse à vos interrogations.

Les causes de la pubalgie

La pubalgie est en général due à la pratique d’une activité sportive régulière et intensive. Si vous êtes un sportif chevronné, sachez qu’il s’agit de l’un des risques de blessure les plus courants. La grossesse peut également être à l’origine des douleurs associées à la pubalgie.

Une pratique intensive du sport

Le sport est la principale cause de la pubalgie. Certains sports sont particulièrement à risque, en particulier ceux qui requièrent des changements de sens intenses ainsi que des appuis forcés sur un seul pied. Ces changements de direction violents peuvent en effet occasionner des microtraumatismes dans la zone abdomino-inguino- pubienne et créer un déséquilibre musculaire entre la sangle abdominale et les muscles du bas ventre (psoas et adducteurs notamment). De ce fait, les footballeurs sont les sportifs les plus exposés à cette pathologie.

La pratique intensive du handball, du hockey, du tennis, du rugby ou encore de l’escrime peut aussi provoquer une pubalgie. Une fois le pubis fragilisé, les inflammations deviennent plus fréquentes et le risque de pubalgie chronique augmente.

Le fait de s’entraîner régulièrement sans suivre une routine d’échauffement et de récupération sain et personnalisé (gammes, hydratation, alimentation, repos) expose d’autant plus le sportif à la pubalgie. L’usage d’un matériel d’entraînement inadapté à sa morphologie, le stress et les exercices physiques à outrance constituent aussi des facteurs de risque.

Pubalgie football

La grossesse

Les femmes enceintes peuvent elles aussi souffrir de pubalgie à partir du sixième mois de grossesse. L’apparition progressive de douleurs pelviennes est le signe avant-coureur qui devra vous alerter. Dans ce cas, la pubalgie s’explique par le fait qu’à compter du troisième trimestre de grossesse, le bébé commence à prendre du poids. Nécessitant plus de place pour se développer de façon optimale, le fœtus s’appuie sur le bassin de sa mère, ce qui peut logiquement entraîner des douleurs allant jusqu’à la pubalgie.

Bon à savoir : La plupart du temps, la pathologie disparaît sans laisser de séquelles juste après l’accouchement.

Quels sont les symptômes de cette affection ?

Le tableau clinique de la pubalgie plus complexe qu’il n’y paraît. Le plus souvent, les symptômes de cette affection varient fortement en fonction des patients et des pratiques sportives qui la génèrent. Quoi qu’il en soit, l’inflammation se manifeste généralement par une douleur située au niveau du pubis, des adducteurs ou de la paroi abdominale.

La douleur associée à la pubalgie peut être accentuée par la toux, le soulèvement des membres inférieurs ou encore des flexions du tronc. Les médecins distinguent cependant deux formes de douleurs liées à une pubalgie.

Une douleur subaiguë et chronique

Chez la plupart des patients, la pubalgie débute par une gêne lors de la pratique d’un sport. Celle-ci se localise au niveau du pubis et connaît une évolution progressive au fil du temps. La douleur devient donc persistante et peut irradier sur la face interne de la cuisse et dans les organes génitaux. Elle peut alors être médiane, bilatérale ou située d’un seul côté.

Une douleur aiguë d’apparition brutale

Plus rarement, la pubalgie peut se faire ressentir par une douleur brusque et violente. Cette forme aiguë de pubalgie peut survenir suite à un mouvement ou un traumatisme important en lien avec la pratique d’un sport. À l’instar de la forme subaiguë et chronique, cette douleur peut toucher plusieurs zones de la basse sangle abdominale, notamment le pubis et les adducteurs.

Pour diagnostiquer la pathologie, le médecin interroge le patient. Il effectue ensuite un examen clinique pour localiser la zone douloureuse. Le médecin recherche de potentiels déséquilibres du bassin, l’existence d’une jambe plus courte que l’autre ou une cambrure lombaire excessive pour établir son diagnostic. Certains spécialistes peuvent faire appel à une IRM, à une échographie ou à une radiographie.

Les traitements prescrits en cas de pubalgie

Pour soigner une pubalgie, les médecins préconisent une durée minimum de 3 à 4 mois de repos sans pratique de sport. Pendant cette période, plusieurs traitements peuvent être appliqués pour faire disparaître définitivement la douleur.

La prise d’anti-inflammatoires

En fonction de la gravité de l’affection, un traitement par la prise d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens peut être conseillé au patient. Ces médicaments permettent de diminuer l’ampleur de la douleur. Le médecin peut aussi prescrire des décontractants musculaires au patient ou procéder à une mésothérapie. Il s’agit d’injecter des médicaments à faible dose sous la couche du derme.

Le traitement par la prise de médicaments ne suffit pas pour guérir définitivement d’une pubalgie. Le patient doit alors suivre un programme de rééducation spécifique.

La prise d’anti-inflammatoires doit toujours intervenir suite à une prescription de votre médecin traitant.

La rééducation par des séances de kinésithérapie et d’ostéopathie

Des séances de kinésithérapie vont permettre de calmer les douleurs et de rééquilibrer les forces musculaires, notamment au niveau des adducteurs, du psoas et de l’abdomen. Le kinésithérapeute sportif ou un massothérapeute peuvent réaliser des massages profonds et des étirements ciblés pour assouplir les adducteurs et renforcer les muscles abdominaux. Il vous donnera probablement des exercices de rééducation à effectuer de votre côté pour renforcer votre sangle abdominale et ainsi éviter les risques de rechute.

Il est aussi possible d’effectuer des séances de rééducation chez un ostéopathe. Ce spécialiste travaille sur les branches pubiennes des sacro-iliaques et la jonction dorso-lombaire. Précisons que dans le cadre du traitement d’une pubalgie, une rééducation d’une durée de 3 à 6 mois est nécessaire selon la gravité de l’affection.

Crédits : Major Mouvement

Le traitement par ultrasons

Pour soigner la pubalgie, les médecins peuvent parfois orienter le patient vers l’ultrasonothérapie. Cette technique consiste à traiter les pathologies musculaires et les tendinites en diffusant des ultrasons sur les zones affectées. Ces derniers provoquent des vibrations qui font office de micro-massages au niveau des lésions. Il s’agit d’une méthode efficace pour détendre et assouplir les tissus musculaires.

Le traitement chirurgical

Il arrive parfois que tous les traitements mis en place pour soigner la pubalgie s’avèrent inefficaces. Dans les cas de pubalgie sévère, une opération chirurgicale peut être réalisée pour rééquilibrer ou stabiliser la symphyse pubienne.

En cas de pubalgie pariétale, le traitement chirurgical consiste en la suturation partielle des orifices qui se trouvent sous les abdominaux. Ce procédé permet de renforcer la paroi abdominale au niveau de l’aine. Le chirurgien préfère souvent la voie cœlioscopique pour réduire le risque d’infection et limiter les cicatrices.

Lorsqu’il s’agit d’une tendinopathie d’insertion des adducteurs, la plupart des chirurgiens préfèrent sectionner le tendon. Celui-ci va alors se réinsérer plus bas de façon naturelle, ce qui permettra de faire disparaître la douleur. Cette méthode est connue sous le nom de ténotomie.

Conclusion

La pubalgie est une pathologie dont souffrent fréquemment les sportifs amateurs et de haut niveau. Les femmes enceintes peuvent également en être atteintes dès le sixième mois de leur grossesse. Elle provoque une douleur progressive et irradiante au niveau du pubis, des adducteurs ou de la sangle abdominale.

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