Quelle est la différence entre coloscopie et endoscopie ?

L’endoscopie désigne la visualisation et l’examen de l’intérieur des organes creux. Cette intervention se fait au moyen d’un endoscope, tube au bout duquel se trouvent une caméra et une lampe permettant l’exploration des cavités internes du corps.

Gastro-entérologue réalisant une endoscopie sur un patient.
Gastro-entérologue en train de pratiquer une endoscopie.

Pourquoi avoir besoin d’une endoscopie ?

L’endoscopie est réalisée par les médecins afin de diagnostiquer d’éventuelles pathologies, ou encore dans la perspective de soigner des pathologies précédemment diagnostiquées comme les polypes. Elle s’effectue le plus souvent dans une clinique spécialisée, c’est un gastro-entérologue qui est en charge de l’opération.

Bien souvent lorsque l’on mentionne l’endoscopie, on désigne l’endoscopie digestive haute, c’est-à-dire l’examen des organes hauts du corps tels que l’œsophage, l’estomac et le duodénum.

Déroulement de l’endoscopie digestive

L’endoscopie digestive se fait généralement sous anesthésie générale légère, elle permet de se réveiller plus vite de l’opération, permettant un retour au domicile le jour même. Ce type d’insensibilisation est de plus en plus utilisé pour ce type d’opération et se réalise au moyen d’une injection intraveineuse. Il arrive qu’une anesthésie générale plus profonde soit employée en cas d’intervention chirurgicale mineure.

Comme pour toute opération, il est important de prendre rendez-vous avec l’anesthésiste huit à dix jours avant l’intervention pour une consultation. Lors de cette dernière, le patient obtient une fiche détaillant la procédure à adopter en vue de l’examen, une fiche informative ainsi que le formulaire de consentement qui est à rapporter impérativement le jour de l’intervention. C’est lors de cette consultation qu’il vous est nécessaire de signaler un traitement si vous en avez un.

 

Le jour de l’opération, à votre arrivée, une chambre vous est attribuée dans laquelle vous vous préparez à l’opération en enfilant blouse, charlotte et chaussons stériles. Certaines cliniques offrent à leurs patients une séance d’hypnothérapie conversationnelle durant laquelle un intervenant formé propose des exercices de visualisation, dans le but de le détendre avant l’opération et permettant ainsi un meilleur endormissement et un réveil aisé. Suite à cela, le patient est conduit au bloc opératoire muni d’appareils de surveillance anesthésique. L’anesthésiste lui injecte un produit insensibilisant et qui finit par l’endormir.

Lors d’une endoscopie digestive haute, une fois l’anesthésie effectuée, le praticien insère l’endoscope par le nez ou par la bouche. Le tube dont est composé l’endoscope injecte de l’air dans les parois internes afin de les écarter et de les observer. Le praticien inspecte alors les organes au moyen de la caméra endoscopique et, si besoin est, effectue des prélèvements avant de retirer l’appareil d’endoscopie.

A la fin de l’opération, le patient est conduit en salle de réveil. Pendant environ une heure, son état est surveillé (douleurs éventuelles, respiration, tension artérielle). Il est ensuite reconduit dans sa chambre pour prolonger son observation pour quelques heures, une collation lui est alors servie.

Le professionnel de santé fait un retour de ses observations et si un prélèvement est effectué, les résultats sont transmis après quelques jours.

Une fois stable et réveillé, le patient peut rentrer à son domicile avec la personne chargée de l’accompagner.

En quoi une coloscopie est-elle différente d’une endoscopie ?

Anesthésiste tenant une seringue en vue d'une anesthésie.
Seringue contenant un produit anesthésiant.

La coloscopie, que l’on peut également appeler endoscopie digestive basse, visualise les organes du bas du corps comme le gros intestin (côlon), le rectum et la partie terminale de l’intestin grêle. Comme pour l’endoscopie digestive haute, le but de la coloscopie est d’observer les parois organiques internes (les muqueuses) et de prélever des échantillons si nécessaire.

La coloscopie est un examen de base dans le diagnostic des maladies colorectales (maladie de Crohn, cancer, polypes).

Déroulement de la coloscopie

De la même manière que pour l’endoscopie, la coloscopie se fait sous anesthésie générale, plus ou moins légère. C’est pourquoi le patient doit consulter un médecin anesthésiste huit à dix jours avant l’opération afin que toutes les données qui le concernent soient vérifiées. 

La coloscopie vise à explorer plusieurs parties des intestins, aussi est-il nécessaire que ces derniers soient propres, sans aucun résidu de matières fécales. A la différence d’une endoscopie, un régime sans fibres alimentaires est prescrit et doit être suivi dès la veille ou l’avant-veille de l’intervention. Pour suivre ce régime, certains aliments sont à écarter, tels que les légumes verts, les produits laitiers, les fruits crus/crudités ou encore les viandes grasses.

Le patient devra consommer uniquement certains types d’aliments pauvres en fibres :

  • Les céréales et amidon (le pain blanc, riz blanc, biscuits secs natures)
  • Les pommes de terre et les pâtes blanches
  • Les viandes maigres et les poissons blancs
  • Le bouillon de fruits.
Plusieurs bols de céréales recommandés dans un régime pré coloscopie
Céréales conseillées la veille d’une coloscopie.

Afin de bien nettoyer ses intestins, le médecin prescrira au patient un liquide de préparation intestinale. Ce liquide s’ingère la veille et/ou plusieurs heures avant l’opération et aura pour effet de provoquer une très forte diarrhée sans douleurs.

Pour le jour de la coloscopie, le patient doit arriver à jeun. L’anesthésiste vous fixe une heure à partir de laquelle vous ne devrez prendre ni boisson, ni nourriture, ni médicament, c’est pourquoi il est important de l’avertir en cas de prises de traitement afin qu’il puisse vous indiquer la marche à suivre. Durant ce laps de temps, le patient a également interdiction de fumer, le tabac accélérant la production de sécrétions gastriques.

Le déroulé de la coloscopie ne présente donc pas de différence majeure avec celui d’une endoscopie. 

En revanche, l’intervention n’est pas la même puisque c’est un coloscope qui est introduit par l’anus. Le gastro-entérologue examine les parois intestinales et du côlon en y injectant de l’air et des prélèvements sont effectués si besoin est. Une fois le coloscope retiré, le patient est conduit en salle de réveil où son état est surveillé. Les observations du médecin lui sont transmises et il est de nouveau conduit dans sa chambre pour quelques heures d’observation. La coloscopie est une opération bénigne et présentant peu de risques.

Quelles sont les grandes différences ?

Les principales différences entre coloscopie et endoscopie résident notamment dans l’organe à observer. La zone d’examen n’est pas la même puisque l’endoscopie se concentre sur la partie haute du corps et ses organes (œsophage, estomac, duodénum), tandis que la coloscopie permet d’observer les organes du bas du corps (côlon, rectum, intestin grêle). Dans le cas de la coloscopie, le patient doit se plier à un régime plus strict pour faciliter l’examen. 

Quelle que soit l’intervention programmée, il est important d’essayer de l’aborder sereinement. Pour cela : 

  • Vous pouvez vous renseigner sur l’endoscopie ou la coloscopie si cela vous rassure, lire des articles ou regarder des vidéos qui traitent de l’intervention, cela peut aider à dédramatiser la situation,
  • Soyez accompagné pour vous rendre à l’hôpital ou à la clinique : être avec une personne que vous connaissez et avec laquelle vous êtes à l’aise vous permettra de vous détendre et de passer au mieux cette épreuve.

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