Combien de temps met le papillomavirus à se déclarer ?

Présentation du papillomavirus 

Principal responsable du cancer du col de l’utérus, le papillomavirus ou HPV regroupe une centaine de virus. Une infection au papillomavirus peut engendrer diverses conséquences, de la verrue génitale au cancer. 

On classe les HPV selon leur tropisme et leur pouvoir pathogène. Il convient donc de distinguer : 

  • Les HPV à tropisme cutané : les cellules épithéliales de la peau sont infectées. Les condylomes “acuminés” ou “plans”, plus communément appelés verrues génitales peuvent se développer dans la zone ano-génitale chez l’homme ou la femme. Majoritairement à l’origine de tumeurs bénignes, ils peuvent cependant favoriser certaines tumeurs malignes (cancer de la peau par exemple).
  • Les HPV à tropisme muqueux : ce sont les cellules épithéliales des muqueuses génitales et orales qui sont infectées. Cette catégorie est séparée en sous-groupe :
    • les HPV à bas risque cancérogène (HPV 6 et 11)
    • les HPV à haut risque cancérogène (HPV 16 et 18 en particulier) : le risque de ce type d’infection est de développer des lésions précancéreuses qui peuvent évoluer en cancer (cancer du col de l’utérus, de la vulve, de l’anus, du pénis ou de la gorge)
Le papillomavirus regroupe une centaine de virus 

Mode de transmission du papillomavirus : une IST à part entière

Le papillomavirus est la principale cause d’infection sexuellement transmissible (IST). On estime que 80% des femmes et des hommes y seront confrontés au cours de leur vie. 

Le mode de transmission des HPV se fait : 

  • par contact vaginal, anal ou oral lors de rapports sexuels (protégés ou non)
  • par contact cutané direct ou indirect (les endroits tels que les piscines ou les saunas favoriseraient la contamination)
  • par voie périnatale lors de l’accouchement

La contagiosité est élevée. Le préservatif, pourtant reconnu dans la lutte contre les IST, ne protégera que partiellement d’une infection, selon le site papillomavirus.fr

Lors de rapports sexuels protégés ou non, la transmission se fait par contact direct avec les lésions. Dans certains cas, les lésions ne sont pas apparentes sur des sujets pourtant contaminés.  

Symptomatologie des infections à HPV

Le plus souvent l’infection sera bénigne et asymptomatique. L’apparition des symptômes peut se présenter plusieurs mois voire plusieurs années après la contamination.

Les symptômes cutanés : les condylomes 

Les condylomes, ces verrues causées par les souches de papillomavirus cutanés, se manifestent aussi bien sur les hommes que sur les femmes. Ils ont différents aspects : 

  • les condylomes accuminés : cette petite verrue en forme de chou-fleur appelée plus familièrement “tête de coq” est de couleur rosée.
  • les condylomes papuleux : ils prennent l’aspect de petites saillies (les papules).
  • les condylomes plans : sous forme de tâche (les macules) ils sont difficilement visibles.

Ils sont le plus souvent situés dans la zone anale ou génitale, en interne ou en externe.

Dans 90% des cas, la défense du système immunitaire suffit à éliminer le virus en moins de 2 ans. 

Lorsque le corps n’arrive pas à éliminer le virus (dans 10% des cas), le sujet présente généralement une infection au papillomavirus à haut risque cancérogène accompagnée de lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent disparaître naturellement au bout de quelques années ou évoluer en cancer

Les cancers causés par le papillomavirus

Les infections au papillomavirus sont à l’origine de plus de 6000 cancers par an en France, soit 2% des cancers selon l’étude de CIRC publiée en 2018.

Le cancer du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus et du pénis ainsi que les cancers des voies aéro digestives supérieures (VADS) sont étroitement liés aux infections du papillomavirus. 

illustration représentant les cancers liés au papillomavirus chez l'homme
Les cancers chez l’homme liés aux virus du papillomavirus, infographie réalisée par nos soins
Les cancers chez la femme liés aux virus du papillomavirus, infographie réalisée par nos soins 

 

En chiffres

  • 100% des cancers du col de l’utérus sont dus à une infection au papillomavirus
  • 3000 cas par an de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués en France
  • Une exposition aux HPV conduit dans 22% des cas à des cancers de la vulve (CIRC 2018)
  • À l’échelle mondiale, le cancer du col de l’utérus est le 2ème cancer le plus fréquent chez la femme (source Bray et al 2018)

Le cancer du col de l’utérus : la prévention pour une lutte efficace 

À l’échelle mondiale, le cancer du col de l’utérus est le 4ème cancer le plus mortel. Dans les pays industrialisés, l’incidence de ce cancer est en diminution pour différentes raisons : 

  • le dépistage : faire un frottis cervico-utérin de dépistage tous les 3 ans entre 25 et 65 ans. Cet examen vise à chercher les dysplasies ou lésions précancéreuses. En parler avec son médecin est important. Le professionnel de santé doit informer le patient sur les conséquences et les moyens de prévention du papillomavirus.
  • la vaccination : la vaccination des jeunes filles et des jeunes garçons pratiquée avant le début de leur vie sexuelle démontre une efficacité proche de 100% contre l’infection aux HPV. En Angleterre et en Australie, après dix années de vaccination, le nombre de cas présentant des lésions précancéreuses a largement diminué.
  • le préservatif : offrant une protection partielle contre le papillomavirus, il reste important dans les mesures préventives de transmission des maladies sexuellement transmissibles.

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